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L’inéluctable décroissance
Ce ne sera pas une transition choisie. Ce sera un choc subi. Nous ne préparons pas une douce transition sociétale et énergétique, on se dirige vers un mur, et chaque année avec plus de force, plus de célérité et davantage de concertation.
Outre les vœux pieux, on ne pourra pas dire que la COP 26 sera un succès. Car si ce qui sera annoncé sera ambitieux, sans être suffisant, ce qui en résultera dans les faits sera déplorable, tant rien de concret n’en résultera. En témoignent les résultats tangibles de la COP21. Depuis, nos émissions de GES n’ont cessé d’augmenter, outre 2020, évidemment.
Et ces émissions ne sont que la pointe d’un iceberg. Il en est ainsi pour toutes les ressources (pas seulement celles qui ont une incidence sur les émissions de GES) : il faut réduire. Mais la croissance de leur utilisation est inéluctable avec celle de la croissance de la population mondiale si la « sobriété[1] » dans l’utilisation des ressources n’est pas implantée. Tant que la « décroissance soutenable[2] »de l’économie mondiale ne sera pas à l’agenda, nous foncerons toujours plus rapidement vers la fin de l’organisation sociale telle que nous la connaissons. C’est mathématique, inexorable.
Pourquoi faut-il attendre que ça craque de partout (ça commence déjà)? Pourquoi ne pas consentir des efforts, importants certes, dès à présent, pour prévenir le chaos en 2100? Il faut implanter les concepts de sobriété et de décroissance dans la tête des gens, à l’école, dans le discours public, dans les médias. Toutefois, il faut en amont stimuler la recherche fondamentale pour déterminer les conditions de décroissance soutenable pour la population du Québec et du monde. Et plus on attend, plus ce sera douloureux.
[1] La sobriété est entendue ici telle en un ensemble d’actions visant à faire décroître voire faire disparaître des usages, des valeurs, des systèmes, des comportements, des organisations, au bénéfice d'autres nécessitant moins de ressources pour satisfaire leurs besoins. La sobriété réévalue donc les usages et les besoins en ressources, mais aussi les imaginaires, la culture d’une société et ses formes d’organisation collectives et individuelles.
[2] On réfère ici à une décroissance planifiée afin de faire le moins de tort possible aux organisations sociales, dont les démocraties, à travers la planète. Une décroissance qui fera nécessairement mal, puis que nous devrons apprivoiser, domestiquer et accepter mais qui est requise puisque nous consommons les ressources non renouvelables deux fois plus vite que la terre ne les regénère.
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