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Gestion des eaux 4.0 ou vivement la ville-éponge
Financer des recherches sur l'adaptation des villes au changement dans le régime des pluies, et plus spécifiquement sur l'implantation d'infrastructures vertes.
Alors que les changements climatiques nous exposent plus brutalement à des événements climatiques extrêmes, la gestion des eaux de drainage demeure fondée sur une approche de génie civil qui n’a pas changé depuis le 19e siècle. Cette approche, qui vise – pour assurer la santé et la sécurité publique – à capter les eaux usées et les eaux de pluie et à les évacuer le plus rapidement possible, est pourtant mise à rude épreuve. L’augmentation de la récurrence et l’imprévisibilité accrue des inondations, la prévalence des épisodes de chaleur intense, la succession d’épisodes de gel-dégel sont autant de facteurs qui, combinés aux préoccupations citoyennes par rapport à l’eau et à l’environnement, bousculent les conventions.
La solution à cette impasse repose dans un retour au cycle naturel de l’eau. Dans la nature, l’eau de pluie est absorbée par le sol. La végétation et la composition organique du sol retiennent l’eau, qui est relâchée progressivement dans la nature, soit par évaporation directe, par l’évapotranspiration des végétaux, ou par l’écoulement progressif de l’eau vers des coulées, puis des ruisseaux et enfin des cours d’eau de plus en plus importants.
Dans les villes, une portion importante de la surface exposée à la pluie est recouverte de matériaux imperméables qui ne permettent pas à l’eau de pénétrer dans le sol. Par exemple, sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, la surface boisée dans les zones vouées à l’urbanisation est passée de 25 % en 1965 à moins de 15 % en 1995.
Le verdissement et l’utilisation de revêtements perméables sont donc des mesures à privilégier pour éviter le surdimensionnement des conduites d’égout et leur débordement en cas de fortes pluies. Cette approche nécessite qu’on intègre des critères d’urbanisme et d’aménagement du territoire aux approches traditionnelles de l’ingénierie. Il faut alors concevoir des infrastructures vertes, c’est-à-dire des installations vivantes visant à reproduire les phénomènes de la nature. Progressivement, on s’offre alors une ville qui absorbe l’eau de pluie et de la fonte des neiges pour alimenter des aménagements paysagers, pour recréer les ruisseaux disparus, pour générer de l’évaporation pendant les périodes de chaleur intense. Pour construire la « ville-éponge ».
La ville-éponge implique donc de revoir l’aménagement du territoire, de modifier les normes de construction, d’intervenir sur les propriétés privées et, de surcroît, d’utiliser les arbres et les plantes plutôt que le béton et les pompes. Par rapport à l’approche conventionnelle qui dicte de tout évacuer le plus vite et le plus loin possible, c’est une véritable révolution !
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